#87 - Le nouveau jeu des annonces
Le recrutement, il a changé.
J’espère que vous allez bien et que vos pipelines sont fournis en candidats de qualité.
La semaine dernière, j’étais une soirée organisée par Index intitulée Défis 2025: générations, recrutement, opportunités.
L’occasion de retrouver quelques chroniqueurs The Staffing Academy.
Une soirée avec deux conférences très intéressantes :
L’une de Laurent Brouat sur l’évolution du marché de l’emploi
L’autre de Julien Estier sur les différences générationnelles dans le rapport au travail.
Du contenu de très grande qualité, on en reparle prochainement dans cette newsletter !
Au programme de cette édition :
Les actualités qu’il ne fallait pas louper la semaine dernière
Des insights sur le marché de l’emploi des cadres
Comment rédiger de bonnes annonces d’emploi ?
Les levées de fonds en France
Des entreprises à cibler pour vos plans de chasse
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📰 Actualités
Que s’est-il passé la semaine dernière ?
🤝 Emploi
Seulement 35 % des employés utilisant l'IA au travail estiment que les déploiements d'IA de leur entreprise ont été réussis, contre 75 % des dirigeants, selon une étude de Writer. Ce décalage montre à quel point les cadres dirigeants sont souvent déconnectés du ressenti des travailleurs sur l'efficacité de l'IA. Fait intéressant : 35 % des employés utilisant l'IA au travail paient de leur poche pour ces outils, plutôt que d'utiliser ceux fournis par leur entreprise.
Temu recrute en masse aux US, et débauche de nombreux employés d'Amazon et Walmart. Cette offensive montre bien que le géant chinois du e-commerce discount vise clairement à dominer le marché américain.
📈 Économie
Les craintes d'une récession américaine s'intensifient. Environ 60 % des directeurs financiers s'attendent à une récession aux US au second semestre. Une enquête distincte de Deutsche Bank a révélé que la probabilité d'un ralentissement de la croissance au cours des 12 prochains mois est d'environ 43 %.
La confiance des consommateurs américains a atteint son niveau le plus bas depuis quatre ans, alors que la hausse des prix et la guerre tarifaire de Trump alimentent les inquiétudes.
En revanche, l'optimisme des entreprises allemandes atteint son plus haut niveau depuis juin 2024, alors que le futur chancelier Friedrich Merz prépare des centaines de milliards d'euros d'investissements pour moderniser l'économie.
D’ailleurs, l'inflation dans la zone euro a ralenti plus que prévu en février, renforçant les arguments en faveur de nouvelles baisses des taux d'intérêt par la BCE.
La fraude fiscale détectée en France a atteint 16,7 milliards d'euros en 2024, en hausse de 9,8 % par rapport à 2023, selon la ministre des Comptes publics.
La demande mondiale d'énergie a augmenté plus rapidement que d'habitude en 2024 à cause de températures records. Selon l'Agence Internationale de l'Énergie, la moitié de l'augmentation des émissions mondiales était due aux vagues de chaleur, notamment en Chine et en Inde, qui ont fait grimper l'utilisation de climatiseurs.
Le gouvernement français et la BPI s'associent pour créer un fonds de 450 millions d'euros qui servira à booster l'industrie de l'armement française et plus particulièrement ses PME.
💰 Business
C'est fait, X lève près d'un milliard de dollars à une valorisation stratosphérique de 44 milliards. Cette levée de fonds, à laquelle Elon Musk a lui-même participé, valorise l'entreprise au même niveau que lors de son rachat en 2022.
SAP devient l'entreprise européenne la plus valorisée en bourse, dépassant le laboratoire danois Novo Nordisk (connu pour ses médicaments contre l'obésité).
C'est officiel, eToro, la plateforme de "social trading", a déposé une demande d'introduction en bourse pour être cotée au Nasdaq.
Klarna, après être devenu le fournisseur exclusif de paiement fractionné pour Walmart, s'associe maintenant avec DoorDash.
23andMe, autrefois valorisée à 6 milliards de dollars, s'est déclarée en faillite avec une valeur marchande actuelle de moins de 50 millions. La société de tests ADN n'a jamais réalisé de bénéfice net malgré ses promesses de révolutionner la santé avec des tests génétiques abordables.
Les robots arrivent dans votre salon. Tesla vise à produire sa première "légion" de robots Optimus en 2025. L'entreprise prévoit de produire 10 000 à 12 000 unités cette année et 50 000 l'an prochain.
Lyft, concurrent américain d'Uber, prévoit de déployer des robotaxis en partenariat avec May Mobility à Atlanta dès l'été 2025.
Telegram franchit le cap symbolique du milliard d'utilisateurs mensuels actifs.
Yahoo vend TechCrunch à la société d'investissement Regent, qui avait déjà acquis Foundry (éditeur de PCWorld) plus tôt cette semaine.
Pour la première fois en 20 ans, deux PME françaises, Genvia et Verkor, font leur entrée dans le top 50 des déposants de brevets de l'INPI.
Tesla rappelle presque tous ses Cybertrucks vendus aux États-Unis. La raison ? Des panneaux extérieurs défectueux qui pourraient se détacher et créer un danger sur la route.
La fintech londonienne Curve vient de lever 37 millions de livres pour concurrencer Apple Pay.
C'est officiel, Google (Alphabet) s'offre la startup de cybersécurité Wiz pour 32 milliards de dollars en cash (sa plus grosse acquisition).
🤖 Intelligence artificielle
Perplexity, le moteur de recherche IA, serait en discussion pour lever entre 500 millions et 1 milliard de dollars, ce qui doublerait sa valorisation à 18 milliards de dollars. Son revenu annuel récurrent approche actuellement les 100 millions de dollars.
🪙 Crypto
Trump's World Liberty Financial dévoile USD1, un stablecoin indexé sur le dollar américain, disponible sur Ethereum et Binance Smart Chain. BitGo assurera la garde des actifs, mais la date de lancement reste à déterminer.
BlackRock lance son premier ETP Bitcoin en Europe, après le succès de son ETF américain qui a atteint les 48 milliards de dollars de collecte. BoursoBank a non seulement ajouté cet ETP, mais va également proposer cinq ETP émis par Coinshares, dont des produits liés au bitcoin, XRP, ether, Solana et Cardano.
Coinbase serait en négociations avancées pour acquérir Deribit, la plus grande plateforme de trading d'options sur bitcoin et ether.
Selon une étude de Coinbase (donc possiblement biaisée), plus de 75 % des investisseurs institutionnels (hedge funds, gestionnaires d'actifs, etc.) prévoient d'augmenter leur exposition aux cryptos au cours des trois prochaines années.
Sources : Les Echos, Le Monde, TechCrunch, Cercomm, Usine Digitale, Snowball, Multeam, Maddyness, Presse Citron
📊 Météo de l’emploi
Des insights sur le marché de l’emploi
Cette semaine, on va s’intéresser à la tension du marché du recrutement des cadres, un marché qui intéresse particulièrement les recruteurs, car il est fortement corrélé à la santé de leur business.
On va donc analyser l’évolution du baromètre Apec sur le premier trimestre de 2025.
Le nombre d’annonces mises en ligne est en forte croissance sur le trimestre (+20%), ce qui laisse à penser qu’après une forte période d’incertitude en fin d’année dernière, le marché du recrutement des cadres semble repartir à la hausse.
Pour affiner cette analyse, il convient de regarder comment se décantent les annonces publiées par typologie d’entreprise :
Ce qu’on peut retenir :
Les annonces publiées par les entreprises diminuent sur le trimestre (-4%)
Celles publiées par les cabinets de recrutement augmentent (+9%)
Ainsi que celles publiées par les ESN (+6%)
Quand on regarde le mix de répartition, on voit donc que les entreprises de recrutement (cabinets et ESN) représentent une part plus importante des offres publiées :
Les facteurs qui expliquent ces tendances
Contexte économique : la croissance économique française est modeste, avec une hausse du PIB de 0,1 % à 0,2 % au premier trimestre 2025, selon la Banque de France. Cette croissance est soutenue par les services, malgré un contexte d'incertitudes budgétaires et commerciales, notamment avec le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis et l'augmentation des droits de douane.
Incertitudes budgétaires : la France a commencé 2025 sans budget après la chute du gouvernement de Michel Barnier, ce qui a conduit à une loi spéciale permettant à l'État de continuer à fonctionner. Cela a pu influencer les décisions de recrutement et les investissements des entreprises.
Politiques de recrutement : les cabinets de recrutement ont pu bénéficier d'une reprise des activités de recrutement après une période de ralentissement, expliquant la légère croissance observée.
Source : apec.fr
Méthodologie : relevé régulier du nombre d’annonce mises en ligne sur le site internet de l’Apec.
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🎓 L’Academie
Des ressources exclusives pour mieux recruter
Bon, parlons franchement : une bonne offre d’emploi, nous savons tous à quel point c’est important.
Et, entre nous, je suis sûr que vous en avez déjà rédigé quelques centaines… Donc, vous savez déjà comment c’est un équilibre entre des informations techniques et des éléments destinés à séduire et attirer les candidats.
Les bases d’une bonne offre d’emploi, ça n’a pas changé tant que ça ces dernières années. On a besoin d’un titre qui accroche, d’une description bien ficelée avec toutes les infos importantes, et surtout, d’un ton engageant qui donne envie.
Jusque-là, rien de neuf.
Ces basiques, on les connaît tous et on les maîtrise. Mais aujourd’hui, pour se démarquer, répondre aux règles des plateformes et répondre aux attentes des candidats, il en faut un peu plus.
Les nouvelles tendances à suivre
Les attentes des candidats ont évolué. Une simple liste de missions ne suffit plus : les mots d’ordre aujourd’hui sont transparence et authenticité. Les candidats recherchent des offres d’emploi qui mettent en avant des informations claires et honnêtes, en phase avec leurs aspirations et leurs valeurs.
Ce qui était auparavant facultatif est aujourd’hui un facteur incontournable de performance des offres d’emploi :
La rémunération : une fourchette ou un nombre précis sont un grand plus
Organisation du travail : le poste est-il en présentiel, hybride ou télétravail ?
Culture d’entreprise : quelles sont les valeurs et la vision de l’entreprise ? A quoi devrait s’attendre le candidat ?
Leur impact est d’ailleurs chiffrable : selon une étude de 2022 sur un échantillon de 550 000 d’annonces LinkedIn, les offres d’emploi hybrides avaient en moyenne 2 fois plus de candidatures que les offres d’emploi sur site (source : monitoHR).
De plus, les plateformes d’emploi fonctionnent de plus en plus comme des moteurs de recherche. Par conséquent, vos offres d’emploi doivent être optimisées pour les algorithmes qui les analysent et les recommandent aux candidats, à l’image du SEO pour les contenus web.
Et si vous connaissez le SEO, vous savez qu’il faut savoir se positionner pour être bien référencé et ne pas se perdre dans la masse.
Pour vous donner un exemple concret, si je souhaite recruter un Brand Manager, je vais me poser la question : “Quel mot chercherait un candidat pour ce poste ?”. Selon moi, il chercherait des mots comme “Branding”, “Marque”, “Communication” ou même “Créatif”. Il faut donc que j’ajoute ces mots-clés dans mon offre d’emploi pour qu’elle soit recommandée aux bons candidats !
La structure des offres est également devenue un levier stratégique. Une annonce mal organisée risque de passer inaperçue par les algorithmes. Voici une structure que nous recommandons pour ne pas disparaître :
Commencez par présenter l’entreprise : que fait-elle ? Quelles sont ses valeurs, sa vision, en quoi se différencie-t-elle ?
Ensuite, présentez le poste : quelles sont les missions, quelles sont les conditions de travail, avec quelles équipes va-t-il collaborer, et quelle est la typologie de contrat ?
Décrivez le profil recherché : quelles sont les attentes en termes de compétences, d’expérience et de soft skills ?
Finalement, présentez les avantages liés au poste, et expliquez le processus de recrutement !
Cette structure type vous permettra de non seulement être bien référencé sur les différents sites d’emploi, mais aussi retenir les profils exigeants et les candidats qui cherchent une entreprise ayant des valeurs communes aux siennes.
Les erreurs à éviter pour ne pas perdre votre visibilité
En plus de répondre aux exigences des candidats, il faut aussi répondre aux exigences des sites d’emploi. Et les règles de publication, elles deviennent de plus en plus spécifiques au fil du temps.
Le meilleur exemple de ceci est France Travail. Avez-vous remarqué que certaines offres d’emploi sont supprimées sans explication ? Je peux vous dire que j’en vois tous les jours…
Pourquoi ? C’est dû à des critères stricts visant à assurer que les offres respectent les principes d’égalité des chances et de non-discrimination. Dès que certains termes sont détectés, les annonces sont supprimées avant même qu'elles soient publiées. Il faut donc faire attention à la rédaction de vos offres.
Voici une liste non exhaustive des critères discriminatoires de France Travail :
Le permis de conduire : il est interdit d’exiger dans une offre que les candidats possèdent le permis de conduire, sauf pour les professions où celui-ci est obligatoire.
Apparence physique : il est interdit de faire des mentions de l'apparence physique OU de la tenue vestimentaire (en termes d'apparence, de présentation).
Salaire : vous ne pouvez pas indiquer un salaire fixe inférieur au SMIC
Lieu de résidence : il est strictement interdit d’imposer un lieu de résidence pour candidater à une offre ou de refuser les candidatures des personnes résidant dans un endroit géographique spécifique
Origine / Nationalité : il est interdit d’exiger ou d’interdire dans une offre une nationalité, origine ou ethnie.
État de santé ou situation de handicap : toute discrimination fondée sur l’état de santé est interdite.
CDD “évolutifs” : les offres CDD qui mentionnent qu’un CDI est possible à l’issue du CDD proposé sont interdites.
Casier judiciaire : vous ne pouvez pas exiger un casier judiciaire vierge
Ces critères visent à garantir que toutes les offres soient accessibles à un large éventail de candidats, sans discrimination. Une annonce qui ne respecte pas ces règles risque non seulement d’être pénalisée par les plateformes, mais aussi de nuire à l’image de votre entreprise. Pour éviter tout problème, relisez systématiquement vos annonces et assurez-vous qu’elles respectent les bonnes pratiques actuelles.
Ce qu’il faut retenir
Rédiger une offre d’emploi, ce n’est plus juste une formalité. C’est un exercice stratégique où chaque mot, chaque détail compte. Les attentes des candidats évoluent, les règles des plateformes se durcissent, et pour rester compétitif, il faut s’adapter.
Mais ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seuls. Pour vous simplifier la vie, il existe des outils pratiques pour rédiger des offres d’emploi optimisées : pensez à des solutions comme ChatGPT ou directement aux fonctionnalités intégrées dans votre ATS. En les utilisant, vous mettez toutes les chances de votre côté pour publier des annonces claires, engageantes et conformes.
Alors, prêts à mettre tout ça en pratique ?
Content & Communication Manager Wink
Retrouvez les articles de nos chroniqueurs sur The Staffing Academy, le média des recruteurs.
💵 Levées de fonds
L’analyse des levées de fonds en France
Synthèse de la semaine
Une semaine en demi-teinte avec seulement 100 M€, aucune opération majeure, et 5 opérations supérieures à 10 M€, c’est légèrement moins que la moyenne annuelle.
L’écart avec les temps de passage 2024 continue de s’accentuer.
Chiffres-clés de la semaine
Montant total levé : 101 M€
Nombre d’opérations : 13
Montant moyen par opération : 7,8 M€
Chiffres-clés de 2025
Montant total levé : 1,4 Md€
Montant hebdo global (moyenne) : 115 M€
Nombre d’opérations hebdo (moyenne) : 10,9
Montant moyen par opération : 10,2 M€
Écart vs 2024 : -273 M€
Toutes les opérations
PANGEA AEROSPACE (Space tech) : 23M€
DALMA (Pet tech/Assurtech) : 20M€
EXTRACADABRA (HR Tech) : 15M€
GALAM ROBOTICS (Robotique/Logistique) : 10M€
GALAM ROBOTICS (Robotique/Logistique) : 10M€
SITEFLOW (Enertech) : 7M€
ALETIQ (Industech) : 6M€
FIZIMED (Femtech) : 4M€
EVERA (Mobilité) : 2M€
OPENSTONE (Fintech) : 2M€
OPSIMA (Cloud) : 1M€
LUCHROME (Industech) : 700K€
OUFORMER (Edtech) : 450K€
Autres actualités des levées de fonds
Perplexity, le moteur de recherche IA, serait en discussion pour lever entre 500 millions et 1 milliard de dollars, ce qui doublerait sa valorisation à 18 milliards de dollars. Son revenu annuel récurrent approche actuellement les 100 millions de dollars.
La fintech londonienne Curve vient de lever 37 millions de livres pour concurrencer Apple Pay.
Sources : Maddyness, Avolta, Multeam, Pitchbook, Snowball
🎯 Plans de chasse
La liste des rachats d’entreprises en France
CastorDoc (Acquired by Coalesce) (Data) rejoint Coalesce.io
Constellation (ESN) acquiert les activités cloud, infogérance et intégration IBM d’Armonie
Holiseum (Cybersécurité) rejoint Integrity360
Iremos by ChapsVision (Editeur logiciel) rejoint ChapsVision
Plug In Digital (Gaming) acquiert PixelRatio
La donnée sur les entreprises rachetées est particulièrement précieuse pour les recruteurs. En effet, les salariés sont plus susceptibles d’être ouverts au marché lors des processus de fusion-acquisition ou de changement d’actionnaire.