#76 - Utiliser l’actionnariat salarié comme un puissant outil de recrutement
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Hello 👋
J’espère que vous allez bien et que vos pipelines sont fournis en candidats de qualité.
Avant toute chose, je vous adresse mes meilleurs voeux, et je vous souhaite une excellente année.
Après 18 mois passés à lutter pour sa survie dans un contexte difficile, j’espère que cette année sera pour l’industrie celle du retour à la croissance.
Puisse 2025 être remplie de joie, et de nombreux recrutements.
Comme annoncé en décembre, la newsletter revient en 2025 dans un nouvel habillage, et avec un nouveau nom. Si vous avez raté l’explication, c’est ici :
Pas d’inquiétude, vos contenus préférés sont toujours là. Il s’agit essentiellement de changements de pure forme, au profit de l’ergonomie et de l’indexation dans les moteurs de recherches.
Au programme de cette édition :
Les actus qu’il ne fallait pas louper la semaine dernière
Une étude sur le recours des entreprises aux cabinets de recrutement
Comment utiliser l’actionnariat salarié comme un puissant outil de recrutement
Bilan 2024 des levées de fonds
Avant de commencer…
C’est peut-être la première fois que vous lisez cette newsletter.
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🔎 Actualités
Que s’est-il passé la semaine dernière ?
Economie
La France bat des records de création d'entreprises avec 1 027 954 nouvelles entreprises en 2024 selon l’Insee, soit une hausse de 5,5 % sur un an. Les micro-entreprises dominent avec 665 785 créations (+7,3 %).
Le gouvernement Bayrou prévoit de reprendre la surtaxe sur les grandes entreprises dans le budget 2025. La mesure ciblera 440 groupes réalisant plus d'1 milliard d'euros de CA en France, avec un paiement anticipé en décembre, pour un gain estimé de 8 milliards d'euros.
L'Argentine sort officiellement de la récession. L'inflation devrait passer de 211 % en 2023 à 45 % en 2025. Revers de la médaille : le taux de pauvreté a grimpé de 40 % à 53 %.
Le prix du café atteint des sommets historiques avec une hausse de 83 % sur un an, du jamais vu depuis 50 ans.
La crise de la santé américaine en chiffres : 41 % des Américains ont une dette médicale, dont 84 % supérieure à 500 $.
Aux États-Unis, environ 25 % des 401k (un équivalent plan épargne retraite d’entreprise) sont abandonnés, soit 1650 milliards de dollars oubliés par leurs propriétaires suite à des changements d'emploi ou des fusions d'entreprises.
Record mondial de consommation de charbon en 2024 avec 8,77 milliards de tonnes selon l'AIE (Agence internationale de l’énergie).
Business
L’Italie serait sur le point de signer un contrat sur 5 ans d’une valeur de 1,5 milliard de dollars avec Starlink de SpaceX pour fournir des services télécoms sécurisés au gouvernement italien.
Le réseau social Bluesky (un concurrent de X) ralentit sa croissance avec +12 % d'utilisateurs actifs quotidiens en décembre contre +284 % en novembre. La plateforme compte désormais 26,44 millions d'utilisateurs.
Instagram devrait représenter 50 % des revenus publicitaires de Meta aux États-Unis d'ici 2025, avec des recettes prévues de 32 milliards de dollars, soit une hausse de 24 % par rapport à cette année.
La néobanque Chime prépare discrètement son introduction en bourse pour 2025. Pour rappel, la fintech était valorisée 25 milliards de dollars en août 2021.
Selon certaines rumeurs, Apple aurait abandonné son projet d'abonnement hardware pour iPhone, qui était en développement depuis 2022.
Crypto
Le GMCI Meme Index qui suit le cours des plus importants meme coins, a connu une croissance de 320 % en 2024 contre seulement 88 % pour l’index des 30 plus grosses cryptos.
IA
L’administration Trump a annoncé que Sriram Krishnan sera en charge de diriger la politique IA des États-Unis. Sriram était General Partner chez Andreessen Horowitz, le célèbre fonds d’investissement de la Silicon Valley.
Microsoft annonce vouloir investir 80 milliards de dollars en 2025 pour construire des data centers afin d’alimenter ses produits IA. Plus de la moitié de ces investissements auront lieu aux US.
Cette année, le CES de Las Vegas (Consumer Electronics Show) sera consacré à 100% à l’IA.
Nvidia s'associe à la startup Cerence, spécialisée dans l'IA conversationnelle pour l'automobile. Cette alliance stratégique a fait bondir l'action de Cerence de 66 %. La technologie de Cerence est déjà présente dans environ 500 000 véhicules.
Sources : Les Echos, Le Monde, TechCrunch, Cercomm, Usine Digitale, Snowball, Multeam, Maddyness
📊 Météo de l’emploi
Des insights sur le marché de l’emploi
Cette semaine, nous allons étudier une étude de l’APEC publiée mi-décembre 2024, et qui s’intéresse aux mécanismes de recours aux cabinets privés de recrutement par les entreprises.
Que vous recrutiez en interne, où pour un portefeuille de clients, vous y trouverez de nombreux insights actionnables.
Les points-clés de l’étude :
Le recours aux cabinets stimulé par la complexité croissante des recrutements
La moitié des PME ont fait appel au moins une fois à un prestataire privé pour recruter un cadre en 2023. Elles n’étaient que 4 sur 10 en 2019.
Les PME recrutent par l’intermédiaire de prestataires en premier lieu lorsqu’il s’agit de profils stratégiques pour l’entreprise (79 %) ou lorsqu’elles font face à un besoin urgent (71 %).
Leur choix de recourir à des prestataires pour leurs recrutements de cadres peut également être lié à la rareté des profils recherchés et aux tensions sur le marché.
Les PME clientes sont mitigées sur la plus-value
La majorité des PME déclarent connaître les prestations proposées par les cabinets de recrutement, mais elles n’en ont qu’une connaissance approximative.
Elles jugent globalement que les prestataires de recrutement permettent de recruter plus rapidement et de trouver de meilleurs profils, mais seule la moitié (47 %) estiment qu’il s’agit d’un bon investissement.
Certaines PME ayant déjà eu recours à ces intermédiaires déplorent un coût qui leur semble trop élevé au regard de prestations qui ne répondent pas toujours à leurs besoins (propositions de candidatures décevantes par exemple).
Les partenariats de long-terme sont les plus concluants
Malgré certaines réserves exprimées, l’utilité du recours à des cabinets apparaît majoritaire à l’usage : ainsi, 55 % des PME ayant déjà eu recours à un cabinet de recrutement envisageraient d’y recourir à nouveau pour un futur recrutement de cadre (versus 34 % pour l’ensemble des PME).
Elles apprécient qu’une relation quasi-partenariale se noue, de préférence avec un conseiller unique, de l’expression de leur besoin à l’intégration du candidat retenu. Les relations avec les cabinets locaux ou de petite taille, permettant une relation de PME à PME, voire de « dirigeant à dirigeant », sont particulièrement valorisées.
Si cela vous intéresse, vous pouvez consulter l’étude complète en cliquant sur ce lien.
Source : APEC
🎓 L’Academie
Des ressources exclusives pour mieux recruter
Attirer et retenir les meilleurs talents est un défi de tous les jours pour les entreprises. Pour grandir, il faut réussir à bien s’entourer ! L’actionnariat salarié, en permettant aux employés de devenir actionnaires, agit comme un véritable “aimant à talents”.
Mais concrètement comment on fait pour en parler aux concernés, et mesurer que cela marche ?
Dans cet article, découvrez les avantages de ce mécanisme et comment en faire un outil à la main des équipes RH.
L’importance croissante de l’actionnariat salarié en entreprise
L’actionnariat salarié est un ensemble de dispositifs (BSPCE, BSA, PRISM, AGA, .. ) permettant aux employés d’acquérir des parts de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Le plus souvent, ces parts sont des actions.
En devenant actionnaires, les salariés ne sont plus de simples collaborateurs, mais des partenaires impliqués dans la réussite du projet de l’entreprise.
Par abus de langage, il est courant d’entendre parler d’actionnariat salarié (ou d’ESOP) même pour évoquer des dispositifs à destination de freelance, employés en portage salarial, ou encore advisors externes. Tous jouent un rôle dans le succès de l’entreprise, et il est tout aussi important de pouvoir les garder dans la durée.
Les BSPCE sont par exemple mis en place par 65% des startups, et 100% des startups ayant levé 50m+. Ici, nous parlerons de ce dispositif prédominant.
Source : Baromètre France Digitale 2024
Ce sont les dirigeants qui décident de mettre en place ces BSPCE. Que ce soit à leur initiative, ou bien celle des investisseurs, le geste d’ouvrir le capital de l’entreprise pour en donner une partie aux employés est un geste fort.
C’est désormais devenu un avantage incontournable. Mais cela ouvre la question : comment différencier son actionnariat salarié de celui des autres entreprises ?
L’actionnariat salarié comme outil de recrutement : un avantage compétitif
A chaque cession d’entreprise annoncée dans la presse, ce sont probablement des dizaines de salariés qui font “fortune” en touchant une part du gâteau. Ils étaient là pour accompagner l’entreprise à sa réussite, et ils touchent alors le jackpot.
C’est l’idée de base de l’actionnariat salarié, qui a de quoi séduire de nombreux candidats avant de vous rejoindre. Et si c’était vous le prochain jackpot ?
Cependant, vous n’êtes pas les seuls à mettre en place de l’actionnariat salarié. Demandez-vous ce que cela change d’en avoir chez vous plutôt qu’ailleurs ? Votre aimant à talents est-il plus fort que celui des autres ?
Mettre en place de l’actionnariat salarié ne suffit plus. Vous devez vous le différencier sur ces points :
Prix d’exercice (strike price)
C’est le prix à payer par l’employé pour transformer ses BSPCE en actions de l’entreprise.
Si c’est trop cher, ça n’intéresse pas !
Il est courant de voir des offres d’emplois comme celle-ci : “35k€ fixe + 12k€ BSPCE”
Qu’est-ce que cela veut dire pour l’employé ?
On pourrait croire à un package de 47k€ ! En réalité les 12k€ de BSPCE seront à payer à l’entreprise pour obtenir des actions ! C’est donc plutôt un package à 23k€ (= 35k€ - 12k€).
La formulation correcte serait : “35k€ fixe + Droit d’acheter 12k€ d’actions de l’entreprise”
Le mécanisme des BSPCE est ainsi. L’employé doit payer (on appelle ça “exercer” ses BSPCE) pour obtenir ses actions.
Votre objectif est de diminuer ce prix d’exercice pour lui permettre de devenir actionnaire au meilleur prix, et donc d’augmenter les gains qu’il pourra faire. Pour cela :
Vérifiez que vos BSPCE utilisent une décote à la juste valeur (il existe de nombreuses décotes, celle-ci est la meilleure)
Ne distribuez plus d’un seul coup, mais optez pour des distributions ponctuelles (12k€ peuvent devenir 1200€ * 10 occasions). Cela donne l’impression que le prix d’exercice est plus petit, et que vous distribuez plus d’une fois.
Valorisation de l’entreprise
Une entreprise avec une valorisation plus faible peut avoir un potentiel de gain plus important, mais aussi un risque plus élevé. Le jackpot est d’autant plus important que l’employé est arrivé tôt dans l’entreprise et prenne le risque avec les fondateurs.
Ainsi, vous pouvez :
Expliquer les scénarios de croissance, et montrer que l’entreprise aujourd’hui n’est pas sur-valorisée
Donner des projections de gains potentiels à vos employés
Droits des BSPCE
Si les BSPCE sont mis en place pour attirer et fidéliser les talents, ils ne remplissent que rarement leur rôle : partager une part du gâteau avec les employés ayant contribué au succès de l’entreprise. En conséquence, ce sont les actionnaires de l’entreprise à qui profite la non-utilisation des BSPCE.
Pour mettre en avant l’assurance du partage de valeur vous pouvez :
Vérifier que la période d’exercice des BSPCE, même après départ de l’employé, peut aller jusqu’à plusieurs années
Vérifier qu’il existe des fenêtres régulières pour que les employés utilisent leur BSPCE
Vérifier que les employés peuvent proposer à certaines occasions, de vendre leur BSPCE aux investisseurs actuels / futurs ou à l’entreprise directement
Distribution des BSPCE
La distribution d’un avantage est déterminante pour un employé. Il va simplement comparer combien il peut en avoir, et de quelle façon.
Pour cela, vous avez plusieurs façons de vous démarquer :
Créer une clef de répartition des BSPCE : en utilisant divers critères RH (ancienneté, séniorité, rareté du profil, performance, .. ) pour fixer une base commune égale pour tous.
Optez pour un plan sans vesting (= période d’obtention des BSPCE), et distribuer des BSPCE plus régulièrement. Vous pouvez ainsi présenter le plan comme “sans limites” d’obtention. Les employés voulant obtenir plus de BSPCE, pourrons le faire en démontrant qu’ils performent.
Intégrer l’equity à votre grille RH
Prise en compte de votre grille RH, présentation des gains par employés, intégration multi-plan… Pour vous aider, vous pouvez utiliser cette grille de répartition de l’equity pour les équipes RH
Une communication dans l’air du temps
Le temps passant, vos équipes rajeunissent ! Et avec cela, les aspirations des nouvelles générations concernant le travail évoluent. Ces talents aspirent à plus de sens dans leur travail, à l’opportunité de participer activement à la croissance de l’entreprise et à un juste partage de la réussite.
L’actionnariat salarié répond parfaitement à ces attentes. Affirmez-le clairement et rendez-leur le sujet visible.
Cela se joue tout au long de la vie du collaborateur :
Dès les phases de recrutement, présentez clairement le package BSPCE dans vos offres et dans vos échanges. Cette partie onboarding est essentielle pour fixer de bonnes bases, donc former les hiring managers
Préparez vos entretiens pour avoir toutes réponses aux questions des candidats / employés
Assurez une communication détaillée à chaque évènement important pour l’entreprise (ex. levée de fonds, acquisition d’une entreprise, fenêtre d’exercice des BSPCE, .. )
Présentez régulièrement, à chaque employé, une valeur actualisée du gain potentiel de ses BSPCE en cas de réussite de l’entreprise. Plus vous rendez tangible ces gains, plus cela influera sur la motivation de vos employés.
J’espère que le sujet de l’actionnariat salarié est désormais plus clair pour vous.
Conclusion
La semaine prochaine, nous étudierons l’impact réel de ce type de politique sur l’attractivité et la rétention de talents au sein des entreprises.
Co-fondateur Futurz
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💶 Levées de fonds
L’analyse des levées de fonds en France
Bilan de l’année 2024
Alors ce millésime 2024, grand cru ou piquette ? 🍷
En synthèse, c'est pas la meilleure bouteille que vous dégusterez dans votre vie.
Avec 7,2 Md€ levés cette année en France, l’année 2024 marque un recul massif (-18%) des investissements par rapport à l’année précédente.
Pour rappel, 2023 était déjà une année de récession. Si on compare à 2022, la meilleure année avec 13 Md€ levés, les investissements dans l’écosystème ont diminué de 44% en deux ans.
Néanmoins, on note que le volume d’investissement reste très supérieur à la période pré-covid, la preuve que notre écosystème s'est développé, et a gagné en maturité.
Les chiffres clés de 2024
Montant total levé : 7,2 Md€
Montant hebdo global (moyenne) : 139,1 M€
Nombre total d’opérations : 639
Nombre d’opérations hebdo (moyenne) : 12,3
Montant moyen par opération : 10,8 M€
Ecart vs 2023 : -1.6 Md€
Si on analyse en détails l’année 2024 avec la précédente, on constate que le décrochage s’est majoritaire fait après l’été, avec une reprise plus modérée en septembre :
Top 10 des levées de fonds en 2024
Mistral AI - 468 M€
Poolside - 454 M€
Electra - 304 M€
H Company - 204 M€
GysetCo - 200 M€
Alan - 173 M€
Lockall - 155 M€
The Exploration Company - 150 M€
Pigment - 134 M€
Llyse Energy - 120 M€
Quelles projections pour 2025 ?
Les tendances observées en 2024 suggèrent qu'on pourrait vivre une année contrastée. Je m'explique :
D'un côté, il y a des secteurs qui sont très attractifs, et qui vont continuer à drainer des investissements massifs. On peut par exemple citer l'IA, la deeptech et l'énergie.
Des levées toujours plus importantes, qui vont générer de la croissance, des recrutements, et ruisseler sur les fournisseurs de ces sociétés.
En revanche, dans d’autres secteurs, il va être de plus en plus difficile de lever des fonds. On observe une polarisation plus marquée des investissements.
De manière générale, les investisseurs devraient se concentrer sur des projets à fort potentiel, privilégiant des entreprises plus matures et des valorisations rationnelles.
Par ailleurs, certaines startups ayant levé à de très hautes valorisations en 2021-22 devraient arriver à court de runway cette année. La difficulté à pouvoir se refinancer dans de bonnes conditions est un risque majeur pour ces entreprises.
Enfin, le contexte économique et politique particulièrement défavorable en France laisse peu d’espoir quant à une reprise spectaculaire dans les prochains mois.
Bref, si je devais mettre une pièce sur un pronostic pour 2025 :
Reprise timide de la croissance des investissements.
Un premier semestre assez difficile.
Un second semestre plus dynamique.
Le montant total : entre 8 et 10 Md€.
Rendez-vous dans un an pour savoir ce qu’il en est précisement. De toutes façons, nous allons continuer à suivre ça semaine après semaine dans The Staffing News !
Sources : Maddyness, Avolta, Multeam, Pitchbook, Snowball